Il y a longtemps je lisais la première page d’un Guitar Part, qui parlait de Muse comme du prochain groupe qui transcenderat le rock, ou un truc comme ça.
Comme je découvre souvent les groupes entre 5 et 50 ans après leur sortie (5 pour Sonata Arctica, 50 pour John Lee Hooker, en gros), je n’avais aucune idée de qui était Muse.
J’entendis pour la première fois le groupe avec Sing For Absolution à la radio. J’écoute jamais la radio. Bref.
Tout ça pour dire qu’un concert de Muse a sa raison d’être en DVD, contrairement à… la plupart de ce qui se fait en musique médiatique de nos jours, qui n’a d’ailleurs même pas sa raison d’être en CD non plus.
Et le concert à Glastonbury ici présent, lors de l’Absolution Tour, du nom de l’album Absolution, 3ème album studio du groupe, est le premier live que j’ai pu voir.
Mais… Autant parler des 3 à la fois. Car il y a actuellement 3 lives de Muse en CD/DVD.
Alors évidemment Muse a, quelque soit l’évolution de leur musique, ses caractéristiques propre. L’usage (et l’abus) de voix de tête dans le chant, des effets a plus savoir quoi écouter. On aime ou on aime pas, perso ces deux caractéristiques sont pas mes préférées. Mais il y a les compos. Le côté mélodique et inventif des voix/guitares, ça, ça compense de loin ces défauts (que je conçois comme étant des qualités, pour certains), et le fait qu’ils ne soient pas (ou pas tant que ça) des techniciens à leurs instruments respectectifs (ce qui ne veut pas dire aucun savoir-faire, mais ayant écouté du Sonata Arctica, n’est-ce pas Binome, Muse n’est techniquement pas du même niveau).
Le premier DVD se nomme Hullabaloo, et a été enregistré à Paris, au Zénith. Ce n’est pas celui que je connais le mieux, mais une chose est sûre: C’est certainement des 3 le concert le plus Rock. Le plus énergique, le plus brut, le plus arrache, mais en même temps le plus « Ça, c’est du concert Rock ». Voyons quelques critères essentiels ou non:
- Une coupe de cheveux improbable: En bon rockeur, Mattew Bellamy a une coupe de cheveux explosée, mais qui colle avec le reste: à l’arrache. Mais dans le bon sens du terme.
- Un jeu de scène qui part dans tous les sens: Oui, ça pète, couché sur scène ou sautillant tout en distordant la guitare, un jeu de scène rock, à mon avis.
- Une scène, un groupe, un public: et accessoirement de multiples lumières et pédales d’effets. Mais pas vraiment de fioritures.
Enfin voilà, pour dire que c’est un concert brut, d’un groupe qui n’avait à l’époque sorti que deux albums, mais dont un de leur meilleurs, si ce n’est le meilleur: « Origin of Symmetry ».
En parlant d’Origin of Symmetry, il y a une chose dont je ne suis franc pas fan chez Muse, c’est leurs visuels. Sauf… A la période d’Absolution.
Ce qui nous amène au dexuième DVD (transition, transition): Absolution. Enregistré à Glastonbury en 2004 après la sortie d’un seul album supplémentaire, Absolution, contenant pour moi la chanson la plus justement interprétée et écrite de Muse: Sing For Absolution. Une bonne mélodie poignante, pas trop de voix de tête ni d’effets exagérés. Et une montée en puissance progressive et « naturelle ».
Si on traçait une courbe du brut vers l’industrialisé dans la carrière de Muse, ce live serait le juste milieu entre l’énergie Rock brute et la sophistication d’un MacBook Pro dernière génération. Non, ce que je veux dire c’est que c’est pour moi le live le plus abouti. Il allie l’énergie des débuts, à la sophistication en terme de jeu de scène, de mise en scène, etc. etc.
Pour preuve, on aime ou n’aime pas, la chanson Time is Running Out.
J’aurais aussi pu mettre l’intro du concert, qui rend bien à elle seule, je trouve. (Hysteria, riff de basse saturé pour commencer le live).
Le côté blanc de la veste du chanteur, le côté froid du souffle à Glastonbury, Grande-Bretagne, et le peu de dialogues entre le groupe et le public, ainsi que, certainement la scène plus grande et plus lointaine, font dire à pas mal de gens sur amazon, qu’ils n’aiment pas ce live, qu’ils le trouvent trop « froid ». C’est possible, mais il est à mon avis bien meilleur que le 3ème live de Muse, car bien plus énergique. Après tout, Iron Maiden ne disent jamais plus de 10 mots au public dans un concert (en exagérant) 🙂
Et encore une fois l’évolution des live suit l’évolution de la musique de Muse sur CD: plus travaillé, toujours avec des mélodies déchirantes, et sans avoir encore sombré dans l’électro-pop des derniers albums, qui contiennent cependant quand même des bons passages.
Et nous en arrivons donc au troisième live: Haarp.
Enregistré à Wembley, après encore un seul album: BlackHoles and Revelations. C’est là le passage à l’électro, et au côté « moins rock », plus pop, même si dans l’album précédent, il y avait déjà des sonorités de batterie plus proche de la boite à rythme (comme sur Butterflies and Hurricanes).
Muse – Stockholm Syndrome ( Wembley – Haarp )
envoyé par naan13bu. – Regardez la dernière sélection musicale.
Et là, de mon point de vue, le meilleur de Muse est passé (ce qui ne veut pas dire que ça ne peut pas revenir). Car ce live manque cruellement d’énergie, de rock, et d’authenticité. Car loin de moi l’idée de considérer qu’il n’y a que le rock de valable, ils auraient joué du Beethoven-like, du symphonique, du blues ou du gospel, j’aurais peut-être trouvé ça génial. Mais pas cette sorte d’électro-pop qui se retrouve dans beaucoup de chansons.
Et du coup, dans ce live, il faut, pour moi, attendre la dernière (ou une des dernière chanson) pour retrouver un vrai concert Rock, avec Stockholm Syndrom. Alors, c’est sûr, l’intro de Unintended est géniale. Mais le reste…
Encore une fois, on suit l’évolution de la musique. Alors, ok maintenant on a droit à des paroles écolos. Mais un peu trop… pas authentiques. On est loin des paroles des débuts, moins engagés politiquement, mais je suis du genre à penser que la politique ne peut pas influencer en bien l’art. « Art for art’s sake. »
Rajoutons à ça que la moyenne d’âge de leur public à chuté d’environ une dizaine d’années, avec des coupes de cheveux à la Justin Bieber, alors qu’il ne devait même pas être connu… Désolé mais Hullabaloo me manque quand je vois ça.
Alors pour se quitter sur une bonne touche, voici le clip de Sing For Absolution…
Sing for absolution MuSe
envoyé par crazyabout_muse. – Regardez la dernière sélection musicale.
Binome, nice critique, un peu plus posée que ce que l’on avait pu écrire récemment.
Un jour faudra que je me mette à Muse. Dans 50 ans je pense 😉
R.U.E