Dans l’univers immense de ce qui se fait de pire dans l’univers, voici un exemple parmi d’autres, la chanson « Qu’est-ce qu’on va faire de toi… »
Je ne vous ferai pas l’affront de copier ici les paroles. Mon binome me dira: pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre? Ben parce que celle-ci je suis tombé dessus à la radio. En version acoustique en plus, on aurait dit. Argh. Comme si à un niveau pareillement bas, faire une version acoustique unplugged tout ça, ça allait apporter quelque chose.
Non, ce qui est cool c’est qu’il se soit fait de l’argent avec ça. On rêve tous (à peu près) de gagner de l’argent, ne serait-ce que pour vivre (en attendant qu’on abolisse l’argent), et pour cela, respect. Un peu comme un vieux tube d’Antoine qui ne voulait rien dire.
Mais niveau artistique je pense qu’hormis le côté commercial de la télévision, cette chanson apporte autant que la star-academy. Peu de choses. Et encore moins de choses positives.
Mais plutôt que de faire une analyse des paroles qui serait assez répétitive (« nul », « bidon », « nul », « bidon », etc.), essayons plutôt de voir comment on écrit une chanson comme celle-là.
Et bien c’est pas compliqué: tout d’abord prenez un bout de phrase au pif, qui amène une suite modulable, du genre: « Est-ce que je… » ou « Pourquoi les gens… ». Ici c’est « On va te… »
Ce bout de phrase vous servira pour toute la chanson. Vous pouvez néanmoins changer le refrain, pour faire comme si ça variait.
Ensuite, pour que ça soit le moins compliqué possible, ne faites surtout pas travailler votre imagination en inventant des choses pour compléter ces phrases, mais prenez plutôt, en vrac, ce que vous ou vos potes font dans la journée, dans la semaine.
Pas besoin d’organiser ceux qu’ils font, prenez-les au hasard. Vous pouvez éventuellement les écrire sur des bouts de papiers et les tirer ensuite au pif pour faire votre chanson. Par exemple: « se laver les dents », « manger des ravioles », « glander toute la nuit ».
Combinez ensuite ces élements avec le bout de phrase précédemment choisi, vous obtiendrez votre chanson:
« Pourquoi les gens se lavent les dents
Pourquoi mangent-ils des ravioles
Pourquoi glander toute la nuit
Et marcher jusqu’à l’école ».
Argh, non! J’ai fait une rime! J’avais oublié de préciser, votre chanson ne doit pas rimer, en général. Les rimes, c’est has-been. Le seul moment où ça peut rimer c’est quand vous utilisez une assonance ou une allitération pour faire un petit effet noble (à ne pas utiliser à excès, les cibles de vos chansons n’apprécieront pas les effets poétiques et autres choses qui font « intellectuel »).
Voilà, votre chanson est presque terminée. Mais le plus gros travail restera à trouver un refrain. Antoine, lui l’avait compris, son refrain se contentait de « oh yeah » et d’harmonica. Ca a déjà été fait, vous pouvez toujours le refaire, mais changez l’harmonica. Si vous êtes très motivés, vous pourrez inventer un « vrai » refrain.
Essayez donc d’écrire quelque chose qui n’a pas forcément rapport avec le reste de la chanson, mais qui a un petit lien. Par exemple, si vos couplets étaient « pourquoi les gens… », dans le refrain, continuez à parler de ces gens, par exemple:
« Ce sont de vrais gens
Mais ils marchent sous la pluie
Alors que moi je prend le métro. »
Et voilà, vos paroles sont finis.
Et la musique me direz-vous… Et bien, sachez tout d’abord que vous n’êtes pas obligé de chanter. Enfin, pas vraiment. Un peu au refrain pour faire style mais c’est tout.
Ensuite, ben il ne reste plus grand chose, prenez un tempo au hasard entre 80 et 120 pour que la chanson ne soit pas trop lente. Ensuite pour l’accompagnement, allez demander à vos potes quels instruments ils ont, et faites-leur jouer juste des accords simples, ou une seule note pour les instrument ne faisant pas vraiment d’accord. Il vous faudra néanmoins une batterie pour avoir l’air « nouvelle scène française ». Ah, sauf si vous cherchez à faire une chanson plus intimiste, mais là, vos paroles ne colleront peut-être pas.
Pour l’accompagnement, essayez des suite d’accords connus, comme alister, genre « lam fa do sol » (il a rajouté un mi). Vous pouvez transposer pour que ça ne se voit pas: « rém sib Fa do ». Ces accords sont une valeur sure (no woman no cry, let it be, Still loving you, …)
Ayé c’est fini!